L’agroécologie comme science de conscience et des peuples locales et autochtones
L’agroécologie est une approche de concevoir des systèmes de production agricoles et alimentaires durables qui s’appuient sur les fonctionnalités offertes par la nature. Elle les amplifie tout en visant à diminuer les pressions sur l’environnement (ex : réduire les émissions de gaz à effet de serre, limiter le recours aux produits phytosanitaires : herbicides, insecticides, fongicides, rodenticides, etc.) et à préserver les ressources naturelles. Il s’agit d’utiliser au maximum la nature comme facteur de production en maintenant ses capacités de renouvellement.
L’agroécologie est un concept aussi qui vise à réintroduire de la diversité dans les systèmes de production agricole et restaure la diversification des cultures. Elle renforce et amplifie le rôle de la biodiversité.
Selon le dictionnaire Larousse, elle est le mode de production agricole prenant en compte la protection de l’environnement et le respect des ressources naturelles. Utilisée pour la première fois en 1928, l’agroécologie désigne aujourd’hui à la fois une discipline scientifique, un mouvement de transformation sociale et un ensemble de pratiques agricoles inspirées des lois de la nature.
Dans l’article intitulé « l’agroécologie : la solution pour une agriculture verte ? » du magazine GEO publié le 18 Mars 2015 et mis à jour le 25 Janvier 2023, l’ONU conçoit l’agroécologie comme le modèle de l’avenir. Située au carrefour de l’agronomie et de l’écologie, cette pratique agricole entend réconcilier agriculture durable et hauts niveaux de rendements et permettrait de doubler en dix ans la production alimentaire mondiale.
Mais l’agroécologie va plus loin que l’agriculture biologique. Il ne s’agit pas seulement de produire sans OGM, engrais ou pesticides, mais d’envisager le milieu naturel dans son ensemble (gestion de l’eau, lutte contre l’érosion, reboisement…) et de revaloriser les savoir-faire des paysans, des peuples et communautés autochtones.
Les méfaits de l’agriculture industrielle et de la révolution verte sur la biodiversité, la santé humaine et environnementale Depuis des décennies, il est noté que le faible coût de vente au détail des aliments industrialisés peut masquer leur prix environnemental très élevé. Contrairement à l’agroécologie, l’agriculture industrielle a tellement de méfaits, tant sur l’environnement que sur le bétail et l’être humain. Parmi ses méfaits cités dans « les 10 choses à savoir au sujet de l’agriculture industrielle », un article de « Programme pour l’environnement de l’ONU » publié le 20 Juillet 2020, nous énumérons entre autres : les émissions de gaz à effet de serre, polluant l’air et l’eau et détruisant la vie sauvage ; la propagation facile des virus entre les animaux et les êtres humains ; la vulnérabilité de la santé à cause de l’utilisation des pesticides ; l’utilisation inefficace des terres ; fondamentale contradiction avec la santé environnementale.
L’agroécologie : la solution aux multiples crises sanitaires, sociales, climatiques et économiques
L’agroécologie vient résoudre tous ces problèmes et crises que la planète connait (crise sanitaire, sociale, et climatique). Elle a pour avantage écologique le respect de la biodiversité, la fertilisation organique des sols, l’optimisation de l’usage de l’eau, le respect et sauvegarde de la biodiversité. Aussi, permet-elle la lutte efficace contre la désertification et l’érosion et participe à une meilleure adaptation aux changements climatiques.
Selon www.mnhn.fr , une seule pratique agroécologique produit souvent plusieurs bénéfices simultanément. Couvrir en permanence les sols par des plantes vivantes ou mortes, par exemple, limite le dessèchement du sol, abrite et alimente les organismes présents (lombrics, champignons et bactéries en particulier), réduit le développement des adventices et fertilise le sol. De la même façon, placer des éléments semi-naturels (haies, bandes fleuries, fossés, etc.) dans ou à proximité des parcelles agricoles permet d’héberger et d’alimenter une faune sauvage diversifiée de pollinisateurs et d’auxiliaires (prédateurs des ennemis des cultures) rapidement adaptée aux conditions climatiques.
Sur le plan économique, l’agroécologie encourage la production locale, la vente directe et les circuits courts. Tout ceci favorise la création d’emplois locaux dans les zones rurales et ralentit l’exode rural des jeunes vers les villes. Les agriculteurs peuvent également diversifier leur production en ajoutant des cultures, des élevages, des activités de transformation et de vente, ce qui des emplois supplémentaires
Le Centre pour la Justice Environnementale-Togo (CJE-Togo), très actif dans la promotion de l’agroécologie et des savoirs endogènes pour rétablir la justice environnementale, climatique, sociale, et du genre
Selon le magazine togolais Terre-humanisme, le Togo est un pays essentiellement agricole avec plus de 75% de la population active dans l’agriculture et activités connexes, et qui a toujours privilégié l’agriculture familiale traditionnelle.
Le Centre pour la Justice Environnementale (CJE-Togo), militant pour la justice environnementale et climatique encourage toute initiative portant à promouvoir l’agroécologie et la valorisation des savoirs traditionnels, locaux et endogènes des peuples autochtones. C’est d’ailleurs le pourquoi le centre n’a pas hésité à s’investir et à participer activement à l’atelier portant sur la décolonisation des systèmes alimentaires à travers l’agroécologie lors du festival Agro Bio Cultures tenu du 10 au 16 septembre 2023 à Kpélé-Tsiko, à Kpalimé dans la région des Plateaux au Togo.
« Produire ce que nous consommons et consommer ce que nous produisons » est le mot d’ordre du centre.
Le CJE-Togo dit oui aux connaissances endogènes et traditionnelles dans la conservation de la faune et de la flore et de la biodiversité en générale.