L’érosion côtière est un phénomène récurrent sur les côtes maritimes togolaises du Golfe de Guinée. Elle constitue la perte de matériel littoral (roche, sable, …) sous l’effet de la mer ou du vent, mais aussi des actions de l’homme, notamment la construction inadéquate des infrastructures sur la côte.
Elle est causée par l’action des vagues, le vent, les tempêtes côtières, le ruissellement d’eaux de pluie, la dénudation des surfaces et bien d’autres choses encore.
Au Togo, les avis sont partagés sur la question des causes de l’érosion côtière. Pour certains, elle est due à la hausse significative des émissions mondiales de gaz à effet de serre et celle du niveau de la mer du fait du réchauffement climatique. Pour d’autres, elle est aggravée par les constructions d’infrastructures.
Selon le professeur BLIVI, les dynamiques d’érosion côtière au Togo sont principalement liées à la présence du port autonome de Lomé.
Il faut que des actions soient menées aussi tôt pour sauver la situation car elle est alarmante vu les différents villages et les infrastructures que les communautés perdent.
Adisénu, un village situé dans la commune d’Agbodrafo a récemment été frappé deux (2) fois en l’espace de 45 jours par l’érosion côtière. Fort de ce constat, une équipe du CJE- Togo a entrepris une visite à la communauté.
Sur place, le délégué des pêcheurs de la communauté a exprimé sa désolation par rapport à la situation et son inquiétude pour la population actuelle et les générations à venir. Cette communauté remplie de pêcheurs et dont les moyens de subsistance proviennent essentiellement de la pêche artisanale vit constamment dans la peur et l’inquiétude. Des pirogues servant à aller sur l’eau, il y’en a qui sont cassées et il y’en a qui ont été emportées par la mer. Les habitations ont été emportées par la fureur de l’eau, faisant ainsi des sans- abris. Le cimetière également a été envahi par l’eau et est non usuel à présent, obligeant les responsables à recevoir l’autorisation auprès des institutions compétentes pour déterrer les corps et les enterrer à nouveau au cimetière de l’Etat. Comme solution communautaire immédiate, il est envisagé l’aménagement du dépotoir du village pour offrir des toits aux sinistrés et aux sans-abris.
Nous étions en face d’une communauté exposée à la vulnérabilité et à la pollution.
Il est à noter que la deuxième érosion côtière est visiblement plus alarmante que la première. Les quelques-unes des habitations qui restaient à la population étaient pour la plupart inondées, des objets de première nécessité (lits, nattes…) flottaient sur l’eau et des familles dévastées/délogées par ce fléau.
Entre autres, le problème d’inondation causé par l’érosion côtière s’aggrave à cause de la mauvaise gestion des ordures ménagères. La côte se retrouve polluée.
L’eau stagnante dans les ruelles sera source d’insalubrité et de pollution si dans les jours et semaines à venir, rien n’est fait pour procéder à l’évacuation. Il est urgent de procéder au nettoyage et à l’assainissement du milieu pour garantir une bonne sante des populations qui y vivent
Dans cette optique, CJE-Togo s’engage à :
- Organiser des séances de propreté et de nettoyage du cadre ; et
- Amplifier le plaidoyer de ces victimes climatiques que sont ces les populations d’Adisenu et d’autres villages côtiers afin de garantir à chaque citoyen un environnement sain conforment à la loi-cadre de l’environnement du Togo et d’autres instruments juridiques nationaux et internationaux auxquels le Togo est Partie.
CJE-Togo, pour les solutions environnementales et climatiques fondées sur les droits des communautés