Le « reporting » est un outil de communication qui permet de matérialiser des données. Il a, entres autres, pour objectif de dénoncer les injustices et d’appuyer les décisions sur des informations vérifiées et vérifiables. Il doit être attractif, clair et compréhensible pour la personne/l’institution à laquelle elle a été adressée et pour la plupart des personnes qui entreront en contact avec. Il est important de savoir qu’il a également pour objectif de donner une vision claire sur ce dont on parle.
Parler de « reporting environnemental », c’est se référer à la communication d’un bilan environnemental ou socio-environnemental des impacts directs ou indirects, immédiats ou différés d’un acte, d’une action ou d’un comportement fréquent ou non sur un environnement donné afin de contribuer à minimiser les impacts négatifs de cette action.
Au Togo, l’environnement est exposé à un certain nombre de traitements mal sains que nous appelons « l’injustice environnementale » et qui ont de fortes répercussions sur celui-ci. Parmi tant d’autres, nous citons les mauvaises pratiques de pêche, la pollution de la mer, la pollution de l’air par les industries extractives et de transformation… qui rejettent les eaux usées non traitées rejetées directement dans la mer. Ce sont, entre autres, le lot d’injustices environnementales que les communautés du littoral subissent dans le silence. Elles ont perdu leur droit de vivre dans un environnement sain et ceci constitue aussi un frein à leur principale activité de moyens de subsistance et de revenues qu’est la pêche.
Le CJE-Togo, pour palier à ce problème d’injustice environnementale souhaite mettre ces communautés du littoral au cœur de la lutte pour la justice environnementale et sociale. Un des outils pour y parvenir est le « reporting environnemental ». Outiller les communautés qui subissent ces formes d’injustice au « reporting environnemental » est un moyen de faire des communautés des acteurs qui sont capables de documenter et raconter par eux-mêmes leurs expériences et vécus en matière de violation de leurs droits environnementaux. Ceci permettra de pouvoir approcher les institutions spécialisées avec des preuves pour éclairer la prise de décision basée sur la justice.
Ce souhait fut matérialisé en acte à travers l’organisation d’un atelier technique de renforcement de capacités des communautés côtières sur le « reporting environnemental », une séance de formation qui a regroupé une trentaine de personnes dont femmes, hommes et jeunes – tous acteurs de la pêche marine venant des villages de Kpémé, Adisenu et Goumou-Kope
Les techniques de prise de vue, la netteté de la vue mettant en exergue l’acte dénoncé et l’importance d’avoir en sa possession un smart phone sont les axes sur lesquels a été centrée la séance participante.
La séance de formation fut également l’occasion pour le CJE-Togo de rappeler aux communautés riveraines comment entretenir la côte et l’importance pour elles de veiller au « monitoring » de l’environnement – à exposer ou dénoncer toute utilisation illicite ou toute mauvaise utilisation du bien commun. C’est dans ce sens que le « reporting » définit plus haut, intervient comme outil essentiel pour la préservation de l’environnement menacé et la mise en lumière des injustices qui lui sont causées par une tierce personne/entité. Il est clair que s’’il y’a pollution de la mer, s’en suivra la disparition ou rareté de certaines espèces halieutiques qui auparavant abondaient. Ceci dénote de la mauvaise gestion qui y règne. Il faudrait que ces actes soient dénoncés, connus et réprimandés.
Agir pour la cause commune, aider les milieux en situations précaires à rassembler, collecter et fournir des preuves de ce qu’ils vivent aux institutions spécialisées et résoudre le problème de la question environnementale et climatique, CJE- Togo entend s’y impliquer davantage.
CJE-Togo, oui à la justice environnementale et climatique pour les communautés