L’érosion côtière est un phénomène naturel et/ou une conséquence des activités humaines qui se produit en de nombreux endroits du monde, dont le Togo.
Elle est due à la montée des océans occasionnée par la fonte des glaciers à cause du réchauffement climatique, au ruissellement d’eaux de pluie, à la réalisation de grands travaux tels que les barrages, les quais, l’extraction du sable de la mer, etc. sans prise de mesures adéquates.
Au Togo, elle est marquée par la hausse significative du niveau de la mer et la disparition des villages situés en bordure de mer. Selon les données recueillies par le Centre national de données océanographiques du Togo, les effets de l’érosion côtière sont extrêmement préoccupants
En effet, les chiffres indiquent une perte moyenne de 10 mètres par an sur une distance de 30 km. Cette situation a entraîné la destruction totale de plusieurs villages côtiers. D’ici la fin du siècle, si rien n’est fait, selon la célèbre revue scientifique Nature, la moitié des côtes sablonneuses pourrait partir. Ce phénomène est alarmant et nécessite des solutions durables et immédiates.
Consciente de ce fait, une équipe du Centre pour la Justice Environnementale-Togo (CJE- Togo), a effectué une sortie à « Doevi- Kopé », village côtier situé dans le canton de Baguida, ce vendredi 23 Juin 2023 avec à sa tête, le Directeur exécutif M. Kwami KPONDZO.
La sortie a été marquée par la visite au chef dudit village, Togbui DOEVI Doévi Dolayi II, qui n’a pas cessé d’exprimer son inquiétude par rapport à son village qui est en voie de disparition et sa population qui n’a vraiment plus d’activités génératrices de revenus. Cette communauté essentiellement agricole et dont les moyens de subsistance proviennent de la pêche artisanale vit une désolation totale avec des cas de sinistrés, de sans-abris, pertes d’infrastructures sociocommunautaires (école, WC publiques, adduction d’eau, etc.). Ainsi, les terres agricoles et les habitations du village ont été englouties par la mer ; exposant les habitants du village à une vulnérabilité élevée.
Par ailleurs, l’érosion côtière qui est l’avancée sans cesse de la mer, pose des problèmes d’inondation qui sont aggravés par la mauvaise gestion des ordures ménagères ; entrainant ainsi la pollution du littoral.
L’équipe était sur une côte repoussée par la mer et mal propre. La gestion des ordures est aussi un casse-tête à la population du village ; les citoyens du village ne vivent donc pas dans un environnement sain, ce qui est normalement de leur droit.
CJE-Togo, militant pour la justice environnementale, s’engage à faire plus pour ce milieu tant menacé par la mer, et dont la majeure partie des moyens de subsistance repose sur celle-ci.
Des courriers seront envoyés aux institutions spécialisées du pays afin de faire un plaidoyer pour mener à bien cette lutte.